Yellow Papers / TALENT : généraliste ou spécialiste

Si vous êtes une entreprise à la recherche de talents, ou au contraire, une personne qui (re)considère sa carrière professionnelle, ces réflexions écrites par notre collègue Miren Garitagoitia sur "Range : How generalists triumph in a specialised world" de David Epstein peuvent vous intéresser.

Il s’agit d’un ouvrage qui, sur la base d'une vaste compilation de recherches et d'exemples de réussite dans le monde du sport, de l'art et des affaires, tente de résoudre ces questions qui ont un impact important sur les domaines de l'éducation, de la gestion de carrière et du talent. Convaincu que le monde changeant d'aujourd'hui exige davantage de profils généralistes et intégratifs, M. Epstein propose quelques réflexions que nous voulions mettre en lumière. 

Qui ne s'est pas posé au cours de sa carrière ou dans la gestion des talents dans son entreprise les questions suivantes :  

"Devrais-je me spécialiser dans un domaine spécifique ou rester généraliste aux connaissances plus diversifiées ? Être un spécialiste m'apporte la sécurité, un sentiment de confort, mais est-ce vraiment ce que je veux, ce qui m'anime intérieurement ? 

"Quel est le niveau de spécialisation du nouveau poste que nous souhaitons pourvoir dans notre entreprise ? Exige-t-il un profil plus spécialiste ou est-il plus pratique d'opter pour un profil plus polyvalent ?".

Insight 1 : La spécialisation précoce conduit-elle à la frustration ? Le crack du modèle "Tiger Woods", fondé sur un choix de carrière précoce et une concentration étroite et exclusive sur une discipline particulière. 

En s'appuyant sur des études de cas dans le monde du sport, de l'art et de la musique, l'auteur conclut que, s'il existe une variété de chemins qui peuvent mener à l'excellence, le chemin le plus commun est celui qui commence par une période initiale d'exposition à différentes disciplines (comme l'enfant qui essaie différents sports) pour ensuite se spécialiser dans une alternative particulière (l’enfant ou adolescent qui, après avoir essayé différentes disciplines, choisit le tennis). 

Le problème de l'adoption de cette approche repose sur le fait que, culturellement, nous sommes davantage programmés pour la spécialisation. Il existe un sentiment social de frustration, de perte de temps alors que nous explorons des alternatives : la voix critique du "je devrais faire quelque chose de plus spécialisé" semble expliquer notre attachement à la spécialisation précoce. C'est ainsi que nous entrons dans un cercle vicieux : une spécialisation précoce nous amène à accumuler des compétences plus spécifiques, ce qui entraîne à son tour un "coût" perçu plus élevé si nous choisissons de changer et d'explorer. 

Insight 2. L'étendue des connaissances et l'intégration des disciplines deviennent la clé dans des contextes de forte ambiguïté et d'incertitude. Le concept de Polymaths

Si les spécialistes apportent de meilleures réponses à des problèmes bien définis et structurés, à mesure que l'ambiguïté et l'incertitude augmentent, ce qui est la norme dans les contextes actuels, l'étendue et l'intégration des différentes disciplines deviennent de plus en plus importantes.

Le principe "l'expérience est un diplôme" ne semble pas non plus entièrement applicable dans les environnements complexes. Des études montrent que les groupes plus expérimentés, au lieu de s'adapter à des situations inconnues, deviennent rigides sous la pression et reviennent à ce qu'ils connaissent le mieux, c'est-à-dire qu'ils ont du mal à adopter de nouveaux outils. 

Comme moyen terme entre les généralistes et les spécialistes, l'auteur introduit le concept de Polymaths qui sont des personnes qui ont une connaissance approfondie d'un domaine, mais sans devenir des spécialistes. Ils ont également de l'envergure, encore plus que les spécialistes, ayant travaillé avec de multiples technologies. Au cours de leur carrière, ces spécialistes réduisent la profondeur de leur expertise et augmentent son étendue.

Insight 3. La pensée analogique, le transfert de loin et la diversité au sein des équipes sont essentiels pour résoudre les problèmes complexes.   

L'auteur articule la résolution de problèmes complexes autour de trois stratégies : 

1. Le "transfert de connaissances" est compris comme le processus d'application d'une structure de connaissances donnée à de nouveaux domaines ou à nouvelles situations,

2. La pensée analogique qui prend la nouveauté et la rend familière, ou qui prend ce qui est familier et le présente sous un jour nouveau,

3. Diversité des équipes : un groupe d'individus partageant les mêmes idées ne fournira pas plus d'informations pour réaliser des analogies qu'un seul individu. 

Et il se peut que la créativité humaine soit essentiellement une activité d'importation et d'exportation d'idées : les créateurs prennent des idées qui sont conventionnelles dans un domaine et les apportent dans un nouveau domaine, où elles sont soudainement considérées comme une invention.

Insight 4 : De “Plan and Act” à“Try and Learn”

L'auteur adhère à l'idée de "Agir d'abord, penser ensuite" : nous apprenons qui nous sommes seulement en vivant, en explorant et non avant. Essayez et apprenez, et non pas planifiez et mettez en œuvre : essayer est la solution pour trouver votre talent. Tolérer les erreurs peut créer les meilleures opportunités d'apprentissage. 

Nous espérons que ces réflexions vous apportent une nouvelle vision. ieTeam peut vous aider à explorer ces alternatives : ce n'est pas chose simple, il n'y a pas de réponse unique, mais vous pouvez tirer parti de notre expérience en tant que gestionnaires de talents, de personnes. Notre vision et notre métier se trouvent dans les personnes : "people are always the answer".